La prospection et la recherche minière a commencé dans le Haut Atlas oriental depuis 1912 et a permis la découverte de l’important gisement manganésifère de Bou-Arfa mis en exploitation en 1922.
La région du Tafilalet qui était réservée et strictement interdite à toute prospection ou recherche minière n’a été réglementairement ouverte à la recherche et à l’exploitation minière qu’à partir de 1951. A cette époque, l’intervention des sociétés privés à savoir la Société Minière de l’Atlas Marocain (SMAM), la Société Minière de l’Adrar, la société du Haut Guir (1909), la Compagnie Minière de l’Afrique du Nord (CMAN) (1923), la société Penarroya (1923-1961), la société Minière de l’Atlas Marocain (SMAM) (1925) et la Société des Mines d’Aouli (1926).qui avaient bénéficiées de concessions minières et des 500 permis de recherche accordés par l’Administration des Mines dans le cadre du Dahir du 3 Août 1951 qui a étendu le règlement minier à la zone de Tafilalet, fut implantée des exploitations semi-industrielles sur les filons exploités auparavant par les autochtones.
Pendant la période 1950-1960, qualifiée d’époque de grande activité, les principaux filons explorés ont été ceux de Méfis, de Tadaout, de Chaib Er-Rass, de Bou Maïz, de l’Adrar et de Boulaadam. Au cours de cette période, 65.680 T de minerai de plomb représentant environ 5% de la production nationale ont été ainsi extraites de ces gîtes à des profondeurs atteignant quelques fois 30 m.
Dans le Haut Atlas, des centaines d’indices et gîtes ont été exploités d’une manière artisanale et certains ont pu atteindre le stade semi-industriel comme le cas de la mine d’Aït Labbas au Nord de Rich et de Ksar Moghal au Sud-Est de Boudhar.
Après l’indépendance et le départ des sociétés étrangères, l’activité minière ne s’est pas arrêtée, les habitants et les anciens ouvriers ont continué l’extraction par leurs propres moyens en utilisant des procédés artisanaux. Des droits coutumiers se sont instaurés et la commercialisation était assurée par des commerçants intermédiaires installés à Erfoud.
Si les productions de manganèse, de cuivre et de fer n’ont pu être maintenues en raison des conditions peu favorables du marché international, et de la faible qualité des minerais extraits, celles du plomb et du zinc sont restées cependant très actives.
En dépit de son impact considérable sur le développement économique et social de la région, l’activité minière qui s’est développée dans cette région était non conforme à la réglementation minière. Cette situation a poussé, en 1960, le législateur a envisagé pour la normaliser la promulgation d’un Dahir pour régir ce type d’activité minière, d’où la promulgation en 1960 du Dahir Portant création de la région minière de Tafilalet et de Figuig.
Par dérogation au règlement minier qui stipule que « nul ne peut exploiter une mine si ce n’est en vertu d’un titre minier », un Dahir Portant création de la région minière de Tafilalet (cercle d’Erfoud) a été promulgué en 1960. Ce Dahir a autorisé, à l’intérieur de cette zone pour une période de 10 ans, l’exploitation artisanale des gisements de plomb et de zinc. Parallèlement, il énonça la création d’un établissement public, la CADET, pour superviser cette activité, mettant de la sorte fin, au rôle joué jusqu’alors par les intermédiaires. Cette zone réservée à l’activité minière artisanale (CADET) a connue deux extensions comme le montre la figure ci-dessous.
En vertu d’un autre Dahir promulgué en 1970, la région minière qui couvrait uniquement le cercle d’Erfoud a été étendue aux secteurs de Daït, Béni Tadjit, Tizi N’Firest et Errachidia, dans lesquels une activité de tâcheronnage avait été développée par la société Penarroya et les permissionnaires qui détenaient des centaines de titres miniers dans cette région. En 1975, cette région a été étendue une nouvelle fois aux secteurs de Figuig, Talsint, Bouarfa, Gourrama, Rich, Ait Hani et Tafenna. Du même coup, la CADET est devenue CADETAF (Centrale d’Achat et de Développement de la région Minière du Tafilalet et de Figuig). Cette nouvelle extension a été décidée compte tenu de la prolifération des chantiers d’exploitations à caractère artisanal dans la partie Nord et Ouest de la province d’Errachidia.
D’autre part, l’existence de gîtes de barytine à l’intérieur de cette région et la demande croissante en ce produit avait encouragé l’ouverture de chantiers de production de cette substance. Dans cet ordre d’idée, il est paru opportun d’étendre l’exploitation artisanale aux minerais de barytine dont l’extraction ne présente pas de difficulté particulière.